Avis
Mervyn Naidoo|Publié
L’Afrique du SUD est confrontée à un défi énergétique caractérisé par des réductions/délestages intermittents de la charge, des infrastructures vieillissantes et une capacité de production limitée. Le pays est également confronté à une congestion du transport qui nuit à l’intégration harmonieuse des sources d’énergie renouvelables.
Il est essentiel de résoudre ces problèmes pour promouvoir la croissance économique et accroître la confiance des investisseurs.
Bien que de nouvelles capacités de production d’énergies renouvelables soient en cours de développement, l’infrastructure de transport actuelle pourrait ne pas permettre pleinement la connexion de ces sources au réseau national ou ne pas fournir suffisamment d’électricité aux zones à forte demande. Par conséquent, les contraintes au sein du réseau de transport représentent un facteur important dans les efforts visant à accroître la capacité de production.
C’est là que les projets de transport indépendants (ITP) deviennent cruciaux car ils débloquent les investissements du secteur privé pour accélérer l’expansion du réseau de transport d’Afrique du Sud et permettre l’intégration de nouvelles sources d’énergie.
Le programme ITP vise à ajouter 3 222 MW de capacité au réseau tout en stimulant les investissements du secteur privé. Mais le succès à long terme du programme ne dépendra pas uniquement du capital financier ; Elle doit impliquer activement et responsabiliser les fabricants locaux.
Idéalement, le programme de construction de lignes de transport en Afrique du Sud devrait être échelonné sur 10 à 15 ans pour garantir qu’il y ait suffisamment de capacité sur le marché local pour répondre à la demande. Ce déploiement régulier permettrait une participation locale maximale, en particulier parmi les entrepreneurs en ingénierie, approvisionnement et construction (EPC) et les fabricants de produits.
Cependant, accélérer le programme risque de surcharger les capacités nationales. Les ressources EPC locales étant limitées, les projets de construction accélérés pourraient ouvrir la porte aux entrepreneurs étrangers, compromettant les objectifs de localisation et la résilience à long terme du secteur. L’industrialisation devrait figurer en bonne place dans l’agenda du gouvernement pour contrer cette menace dans un pays qui « saigne les emplois ».
La nomination d’EPC étrangers pour accélérer les infrastructures de transport comporte des risques importants dans la mesure où ils contrôlent généralement l’approvisionnement des composants clés. Sans réglementations strictes en matière de localisation, les fabricants et fournisseurs sud-africains peuvent être contournés.
Cela entraînerait des opportunités perdues en matière de croissance industrielle, de création d’emplois et de développement de la chaîne d’approvisionnement. Pour garantir la participation locale, les cadres de passation des marchés doivent être étroitement alignés sur les objectifs de développement nationaux, même lorsque des EPC étrangers sont impliqués.
En localisant le développement des infrastructures, nous stimulons les investissements dans les capacités nationales. Les entreprises locales commencent à renforcer leurs capacités, ce qui permet à son tour de créer une chaîne d’approvisionnement robuste capable de participer activement aux programmes de construction requis pour les infrastructures nationales.
Le Plan de Développement du Transport (TDP) est une opportunité à long terme, pouvant s’étendre sur 15 ans ou plus. Cette transparence est essentielle pour anticiper la demande et aligner les pratiques d’approvisionnement. En passant à un approvisionnement stratégique axé sur la valeur à long terme, nous pouvons tirer parti de la demande en infrastructures pour renforcer les capacités locales.
Cette approche renforce la participation locale tout au long de la chaîne de valeur, de la fabrication à la construction, en soutenant la réindustrialisation, la création d’emplois et l’augmentation de la demande d’électricité. En fin de compte, cela stimule la croissance du PIB et encourage les investissements durables dans les capacités.
La localisation permet le transfert de technologies et de compétences clés vers les entreprises locales et renforce la capacité à long terme d’entretenir et d’optimiser les infrastructures. Avec des ressources locales qualifiées, les délais de réponse s’améliorent et le recours à l’expertise étrangère, avec ses retards et ses restrictions en matière de visa, est réduit.
En outre, la localisation et le transfert de technologie favorisent le développement de chaînes d’approvisionnement nationales pour les pièces de rechange critiques. En produisant des composants localement, nous réduisons la dépendance aux importations, raccourcissons et améliorons les délais de livraison, augmentons la fiabilité des infrastructures et soutenons la fabrication locale.
Compte tenu de l’ampleur des investissements requis pour la transition énergétique de l’Afrique du Sud, l’alignement de toutes les parties prenantes (gouvernement, promoteurs, travailleurs et industrie locale) est essentiel. Pour libérer de la valeur nationale, nous devons encourager la collaboration au sein d’une approche unifiée de SA Inc.
Les développeurs devraient être encouragés à créer des plates-formes qui soutiennent la réindustrialisation grâce à la localisation, non seulement dans la construction mais tout au long du cycle de vie, y compris la maintenance. Les fabricants d’équipement d’origine (OEM) doivent transférer la technologie aux prestataires de services locaux pour garantir le support et la fiabilité des actifs à long terme. Lorsque les capacités locales sont mises à rude épreuve, il est essentiel que les équipementiers étrangers soient encouragés à investir dans l’expansion des capacités en Afrique du Sud plutôt que dans l’importation.
Les ambitions de l’Afrique du Sud en matière d’énergies renouvelables offrent une opportunité unique de relever les défis sociaux et économiques tout en maximisant la disponibilité et la performance des actifs. Avec une orientation stratégique et une localisation adéquates, nous pouvons transformer la demande d’infrastructures en une croissance inclusive et durable.
* Mervyn Naidoo est le directeur général du groupe ACTOM.
**Les opinions exprimées ici ne reflètent pas celles du Sunday Independent, de l’IOL ou d’Independent Media.



















